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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

jusqu’à trois jours de marche de Siao-ouan. Ce pays abonde en raisins et en fruits de toute sorte ; au nord, on voit des sables mouvants qui ont une étendue de plusieurs centaines de li.

En été, il y a des vents brûlants qui incommodent beaucoup les voyageurs. Quand ces vents sont sur le point de souffler, les vieux chameaux le prévoient et poussent des cris. Ils se réunissent les uns auprès des autres, et, tout en restant debout, ils enfoncent leur nez et leur bouche dans le sable. Tout le monde sachant que c’est un présage de vent, on leur enveloppe le nez et la bouche avec une étoffe de laine. La bourrasque s’arrête presque aussitôt qu’elle est arrivée. Les chameaux seraient exposés à une mort certaine si l’on ne prenait point cette précaution. »

TSIU-KIU.

Tsiu-kiu (anciennement Tche-kiu-kia — Tchakouka — aujourd’hui Yerkiang). Si-yu-ki, liv. XII, fol. 13 : « Le royaume de Tche-kiu’kia [Tchakouka) a mille li de tour ; la circonférence de la capitale est d’environ dix li. Elle est fortement défendue par des obstacles naturels. Les maisons du peuple sont très-rapprochées ; les montagnes et les collines forment des chaînes continues, et Ton voit des vallées pierreuses d’une immense étendue. Ce royaume est voisin de deux fleuves qui lui forment une sorte de ceinture, et favorisent beaucoup la culture des grains, des raisins, des poires de différentes espèces dont on recueille une abondance prodigieuse. Le vent est froid et souffle à des époques régulières ; les habitants sont violents, emportés, et enclins à la ruse et à la fraude. lisse livrent ouvertement au vol et au brigandage. Leur écriture ressemble à celle de Kia-sa-tan-na (Koustana — Khotan), mais