Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/63

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tion chinoise), il arrive, après plusieurs jours de marche, à la ville de Talas, qui existe encore sous le même nom. Ce nom, dans la relation de Hiouen-thsang, a pris la forme de Ta-lo-sse. Nous avons là encore un de ces points fixes et parfaitement certains qui, même dans les parties de la Relation où les changements de noms de lieux et de pays pourraient amener certaines difficultés d’identification, permettent de suivre sans hésiter, et de rétablir d’une manière satisfaisante, le tracé de l'itinéraire.

Lors du passage de Hiouen-thsang dans la région du Jaxartes et de la Transoxane, la puissante nation des Turcs (Tou-kioue dans la transcription chinoise) en était la maîtresse depuis un demi-siècle. Le Khan avait sa résidence aux environs du lac Issikoul ; mais sa domination, reconnue par toutes les tribus, s’étendait au sud jusqu’à l' Hindou-kouch, car il donne au Maître de la loi un interprète qui est chargé de l’accompagner jusqu’à Kia-pi-che (Kapiça), lieu qui marque l’entrée du pays de Kaboul. La Relation fournit de curieux détails sur les Tou-kioue, adonnés alors au culte du feu. Il est intéressant de comparer la réception que Hiouen-thsang trouva près du Khan, avec celle que le grand Khan Dizaboul fit, en 571, à l’ambassade de Justin II, conduite par Zémarque.