Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/65

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Maître de la loi ne manque pas de les décrire et surtout d’en rapporter les légendes.

Sorti de Bamian, notre voyageur traverse, avec de grandes fatigues et au milieu de tourbillons de neige, de très-hautes montagnes, qu’il nomme les montagnes noires et qui répondent au Hindou-kouch des géographes persans. Ces montagnes franchies, il arrive au royaume de Kia-pi-che. Dans cette région que le Hindou-kouch domine au nord, Ptolémée et les géographes latins ont connu un canton et une ville dont le nom de Kapissa (sous sa forme grecque) est évidemment identique au Kia-pi-che de notre relation chinoise. Comme le Kapissa de Ptolémée se trouve indiqué d’un sixième de degré au nord de Kaboura, qui est évidemment Kaboul, on est ainsi porté dans les parties supérieures du système d’eaux qu’alimentent les pentes méridionales du Hindou-kouch, et que la rivière de Kaboul verse dans l’Indus. Peut-être même ne serait-il pas impossible, parmi les localités de ces hautes vallées, d’en trouver encore actuellement une dont le nom réponde à celui de l’ancienne Kapissa. Sans nous engager dans cette recherche, qui aura mieux sa place ailleurs, il nous suffit de dire qu’entre ce point et celui de l’Indus où vient déboucher la rivière de Kaboul, l’itinéraire de Hiouen-thsang coupe de l’ouest à l’est les vallées qui descendent du Hindou-kouch