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chemire ; le second, à la région alpine du Bolor, entre Iskardo et Badakchan.

Hionen-thsang fait de fréquents retours, et des séjours souvent prolongés dans les parties septentrionales du Pendjâb, qui devaient offrir un intérêt particulier pour les recherches et les conférences bouddhiques. Il descend d’Ouṭakhâṇḍa à Ta-tcha-chi-lo (Takchaçilâ) et à Seng-ho-pou-lo (Siñhapoura) ; remonte de là, au nord-ouest, par le royaume d’Ou-la-chi (Ouraçî), et pénètre dans le Kia-chi-mi-lo (Kaçmîra), par la grande passe de Baramoula, à l’extrémité nord-ouest du royaume. Le Maître de la loi séjourne deux années entières au Kachemire, et revenant aux plaines du Pendjâb, par la passe de Pîr Pandjab, il traverse le royaume de Pan-nou-tso (Panoutcha), dont la capitale existe encore sous le nom de Pantch (le Punch des cartes anglaises), et plus au sud, celui de Ko-lo-che-pou-lo (Râdjapoura, la Radjavar actuelle).

Le voyageur, poursuivant sa route vers le sud et le sud-est, passe le fleuve Tchen-ta-lo-p’o-kia (Tchandrabhâgâ ou Tchénab), traverse la ville de Che-ye-pou-lo (Djayapoura), et voit la ville de Tse-kia (Tchêka), qui avait succédé, dans le rang de capitale d’un état du même nom, à l’antique Che-kia-lo, la Çâkala des vieilles épopées indiennes, et la Sagala ou Sangala des historiens d’Alexandre.