Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/76

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assise au confluent même du Gange et de la Yamounâ, et qui doit à cette situation la profonde vénération religieuse dont elle a toujours été l’objet ; Kapilavastou (Kie-pi-lo-fa-sou-tou), où naquit le Bouddha Çâkyamouni, apôtre et législateur du culte bouddhique, et Kouçinagara (Keou-chi-na-kie-lo) où il mourut ; enfin, Varâṇaçî (Po-lo-ni-sse), notre Bénarès actuelle, le seul lieu qui ait gardé à travers les siècles sa renommée des anciens jours. L’assiette de ces différentes villes et la circonscription de leurs territoires ne comportent pas de difficultés sérieuses ; plusieurs existent encore, et, parmi les autres, la position des plus importantes a été ou peut être déterminée d’une manière satisfaisante.

De Varâṇaçî, notre voyageur n’a que le Gange à traverser pour se trouver dans le Magadha (Mo-kie-t’o). On sait que le Magadha répond à la partie du Béhar actuel qui s’étend au sud du fleuve. C’est ici surtout que la relation de Hiouen-thsang s’enrichit particulièrement d’observations locales, et abonde en détails topographiques aussi bien qu’en traditions historiques et en légendes religieuses. Il n’est pas, sur tout ce vaste territoire auquel le voyageur consacra cinq années entières, un seul édifice religieux, un seul Stoûpa ou pyramide commémorative, un seul Vihâra ou couvent, que la