Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/85

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une composition moderne, basée sur les géographies persanes et arabes et particulièrement sur celle d’Édrisi, dont il admet trois traductions[1] : « la première par Jaubert, la seconde (risum teneatis) exécutée en chinois par l’auteur du Hiouen-thsang, et enfin une retraduction française de celle-ci par Klaproth et Landresse » ! Qu’on s’étonne, après cette belle invention, de lui voir refuser à notre Si-yu-ki, une antiquité de cent ans[2]. Il ne veut y voir « qu’une compilation récente d’un faiseur de livres (bookmaker) »  », qui, « à l’exemple de l’abbé Barthélémy, après avoir lu les voyages de quelque Hiouen-thsang imaginaire, aura voulu publier à son tour le Voyage d’un jeune Anacharsis chinois, où il a raconté les pérégrinations non d’un seul Lama, mais d’un

    Lisbonne avec Libourne, Louvain avec Louviers, Bargos avec Parga ! Notre major d’artillerie ne fait rien de moins hardi lorsqu’il prétend trouver Circassia dans Chi-khi-ni (Sighnak), Goorukpoor dans Ko-lo-che-pou-lo (Râdjapoura), Chinyout dans Tchînapati (prince de Chine), Semundus dans Hi-mo-ta-lo (Himatala), Guznee (Gazni) dans Ki-kiang-na (le Kikan des Arabes), Kofadeyan dans Kie-pou-tan-na (Kapôtana), etc.

    Pour être juste, je dirai, en terminant, que M. Anderson a néanmoins donné avec exactitude un certain nombre d’identifications qui sautaient aux yeux, comme Kharizm pour Ki-li-sse-mo, Bolor pour Po-lou-lo, Kolom pour Ko-lou-mo, Kotol pour Ko-tou-lo, etc.

  1. « We have thus Edrisi : French translation by Jaubert. — Chinese « translation by the author of Hiouen-thsang. — French retranslation by « Klaproth and Landresse. »
  2. « The présent nomenclature cannot claim for the work of the Chinese author, in its present form, an antiquity of one hundred years. »