Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/251

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lui dit : « Ne donnez pas suite à cette idée ; il y a d’autres moyens de nettoyer votre doigt. Frottez-le avec de la cendre et lavez-le avec de l’eau pure. Si j’allais vous le brûler, vous ne pourriez supporter la cruelle ardeur du feu, et votre corps serait bien plus péniblement affecté qu’auparavant. »

En entendant ces paroles, le fils du Brâhmane entra en colère et injuria le forgeron. « Gardez-vous, lui dit-il, de mesurer les sentiments des autres d’après les vôtres, et dire qu’un homme ne supporterait pas cette douleur, parce que vous-même ne vous en sentez pas le courage. »

À ces mots, le forgeron fit rougir une paire de tenailles et lui saisit le doigt. Le jeune homme sentant la douleur de la brûlure, ne put la supporter ; il retira son doigt