Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 2.djvu/212

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dans la rue un morceau de papier écrit, vous le rapportez chez vous et vous le jetez au feu. Dites-moi un peu, à quoi sert de le brûler ? Il est vrai que, tous les mois, vous mettez en liberté des animaux destinés à périr ; mais vous suivez aveuglément la foule, et vous n’agissez que d’après les conseils des autres. Il semble que vous resteriez incertain et irrésolu s’ils ne vous donnaient les premiers l’exemple. La bonté, la compassion, n’ont jamais ému votre cœur. Vous souffrez qu’on serve sur votre table des chevrettes et des écrevisses ; ne sont-elles pas douées aussi du principe de la vie ? Je passe aux péchés de la langue. Vous brillez par la facilité de l’élocution et par la force du raisonnement, et vous ne manquez jamais de vaincre et de réduire au