Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 2.djvu/247

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servante oserait-elle nourrir un amour coupable ?

— Si tu n’avais pas quelque intrigue secrète, comment viendrais-tu la nuit pleurer et soupirer dans ce pavillon ?

— Permettez-moi de vous découvrir le fond de mon cœur.

— Ne me cache rien, je veux savoir toute la vérité.

— Seigneur, votre humble servante a été comblée de vos bontés ; vous l’avez élevée avec toute la tendresse d’un père ; vous lui avez fait apprendre le chant, la danse, la flûte et la guitare, et jamais vous ne l’avez traitée comme une esclave ; vous la regardez au contraire comme votre propre fille. Quand même, pour vous servir, mes os seraient réduits en poudre, quand toute ma