Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/277

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père adoptif qui, en me laissant une partie de sa fortune, m’a donné les moyens de les ensevelir d’une manière convenable. Je vais aujourd’hui vous parler sans détour. Voyant que notre fortune était encore peu avancée, et craignant que vous ne pussiez réussir seul, j’ai différé à dessein et j’ai tâché de retarder l’époque de notre établissement. Mais à présent que vous me pressez de prendre un époux, je ne puis m’empêcher de vous dire la vérité.

— Mon frère, reprend Lieou-ki, par cette conduite, vous avez accompli une œuvre difficile et digne des plus grands éloges ; elle montre une force d’âme au-dessus de votre âge et de votre sexe. Si j’en juge par le sens des vers que vous avez composés, vous semblez partager mes sentiments et