Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/69

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était tranquille et le soleil et la lune brillaient d’un pur éclat. Le cadavre de Tong-tcho fut jeté, par ordre, sur la grande route. Comme Tong-tcho était chargé d’embonpoint, les soldats qui le gardaient mirent du feu sur son ventre, et en firent une lampe hideuse qui les éclaira toute la nuit, et la terre fut baignée de la graisse liquide qui découla de tout son corps.

Le peuple, en passant devant le cadavre, se plaisait à frapper la tête de Tong-tcho, jusqu’à ce qu’elle fût fracassée et moulue comme de la farine pétrie. Li-jou fut pendu sur la place publique ; et la foule, amassée autour du gibet, se disputa les lambeaux de son corps et les dévora pour assouvir sa fureur.