Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/84

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femmes, jeunes filles, accoururent à l’envi pour lui rendre leurs devoirs, et, après s’être prosternés jusqu’à terre, l’appelèrent Siao-naï-naï, qualification respectueuse qui répond au titre de jeune épouse. Le gouverneur leur distribua à tous des pièces d’étoffes assorties à leur goût et à leur condition ; et chacun d’eux s’en retourna enchanté du maître et de ses cadeaux.

Cependant Ni-chen-k’ine partageait point l’allégresse générale. Il est vrai qu’en face, il n’osait ouvrir la bouche et manifester son mécontentement. Mais, lorsqu’il était à l’écart avec sa femme, il ne pouvait contenir son indignation. « Convenez, lui disait-il, que ce vieux barbon blesse tout sentiment de convenance, lui qui chancelle sous le poids des années, et dont la vie est