Page:Julien Delaite - Essai de grammaire wallonne - Le verbe wallon, 1892 (partie 1) et 1895 (partie 2).djvu/87

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sûre = sût et sûvou. suivre.
bour = bolou, f. owe. bouillir.
moure = moû, et molou. moudre.
clôre = clôs et cloyou. clôre.
scrîre = scrit, f. scrite (parfois scrise). écrire.
creûre = crèyou. croire.
veûr = vèyou. voir.
assîr = assis et assiou. asseoir.
hére = hèyou (parfois hayou). haïr.
heûre = hoyou. secouer.
keûre = kèyou. voir d’un bon œil ce qui arrive à quelqu’un.
braire = braît. crier (braire).
ôr = oyou. entendre (ouïr).

Le féminin de tous ces participes est très rarement employé (sauf pour quelques verbes), le wallon n’aimant en général pas la forme passive. Je ne connais pas de féminin à braît, à oyou, à kèyou, à vèyou, à bu, etc., qui sont pourtant des verbes transitifs. Le wallon tourne toujours sa phrase à l’actif, de façon à éviter les féminins.

Parmi les verbes anomaux proprement dits, fer a été traité plus haut ; aller fait régulièrement allé et allêye.

Èsse a comme participe passé stu (ou situ avec ĭ intercalaire, lorsque le mot précédent se termine par un e muet ou par une consonne sonnante). Remarquons l’absence de l’e prosthétique (stare). L’u (ŭ) et ou (ꭒ̆) dans certains dialectes est copié de l’ou (ꭒ̆) du participe des autres conjugaisons. Cet u est néanmoins remarquable, la forme régulière devant être sté (stĕ́) (status), qui existe dans certains dialectes. Le Namurois a sti (stĭ).

Aveûr possède plusieurs formes : avu, d’un radical hab(u)itus et avou ; puis awou, par syncope du v et intercalation du w bien connu ; puis oyou. Nous expliquons cette dernière forme