Page:Justin - Apologies, trad. Pautigny.djvu/63

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nous nous consacrons au Dieu bon et non engendré. Nous aimions et nous recherchions plus que tout l’argent et les domaines ; aujourd’hui nous mettons en commun ce que nous avons, nous le partageons avec les pauvres. [3] Les haines et les meurtres nous divisaient, la différence des mœurs et des institutions ne nous permettait pas de recevoir l’étranger à notre foyer ; aujourd’hui, après la venue du Christ, nous vivons ensemble, nous prions pour nos ennemis, nous cherchons à gagner nos injustes persécuteurs, afin que ceux qui suivront les sublimes préceptes du Christ puissent espérer la même récompense que nous, de Dieu, le maître du monde. [4] Ne pensez pas que nous voulions vous tromper. Il sera bon, croyons-nous, avant toute démonstration, de vous rappeler quelques-unes des leçons du Christ lui-même. À vous, en vertu de votre puissance et de votre autorité impériale, de juger si les enseignements que nous avons reçus et que nous transmettons sont conformes à la vérité. [5] Ses maximes sont brèves et concises ; car ce n’était pas un sophiste, mais son verbe était une puissance divine.

XV. Voici ce qu’il dit de la chasteté : « Celui qui regarde une femme pour la convoiter a déjà commis l’adultère dans son cœur devant Dieu. »[1] [2] Et : « Si votre œil droit vous scandalise, arrachez-le ; il vaut mieux pour vous n’avoir qu’un œil et entrer dans le royaume des cieux, qu’avoir deux yeux et être jeté dans le feu éternel. »[2] [3] Et : « Celui qui épouse la femme répudiée par un autre commet un adultère. »[3]

  1. Matth., v, 28.
  2. Matth., v, 29 ; xviii, 9 ; cf. Marc, ix, 47.
  3. Matth., v, 32 ; Luc, xvi, 18.