caisses arrivaient rue de Provence, c’était une frénésie ; je ne fus jamais admis à assister aux déballages dans les sous-sols, mais Gonse et Vever me disaient leur émotion à délier les ficelles des précieux paquets, et nous les attendions en haut, trépidants d’impatience : quels chefs-d’œuvre allions-nous découvrir et sur lequel nous serait-il donné de jeter notre dévolu ?…
Bing s’entendait à merveille à entretenir cet état de grâce. C’est lui qui avait eu l’idée de ces « diners japonais » qui réunissaient chaque mois les amateurs au cabaret ; on n’y parlait qu’estampe et l’habitude était prise que chacun en apportât quelques-unes pour les soumettre à l’admiration de ses collègues ; grâce à Vever, l’institution dure encore. Mais il avait fait mieux. Sur les arrivages, il n’avait jamais manqué de prélever quelques pièces particulièrement belles et