ce renouvellement, où le Japon, bien compris dans ses principes, se ferait comme le tuteur de notre art moderne, et, liquidant peu à peu ses affaires de curiosité, il ouvrit dans son local transformé de la rue de Provence les magasins de l’Art nouveau. L’idée était grande et noble ; mais Bing avait-il les qualités nécessaires pour la réaliser ? Et ne venait-il peut-être pas trop tôt pour réussir ? Certes il montra en 1900 aux Invalides un pavillon meublé dans un goût nouveau et singulièrement raffiné, où le Japonisme s’alliait à la tradition européenne très ingénieusement, et quelques-uns des plus beaux meubles de ce temps, signés Gaillard, de Feure, van de Velde, Colonna, sortirent de ses ateliers ; le public, toutefois, y était mal préparé et Bing eut le sort de la plupart des précurseurs ; après quelques années, fatigué et appauvri, il dut renoncer. Son effort n’avait pas moins été
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