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Le Parnasse et l’Esthétique parnassienne.

I

Il semble que le moment soit venu où l’on peut, avec opportunité, essayer d’émettre un jugement d’ensemble sur l’œuvre des Parnassiens ; non point que l’impartialité nécessaire ait été jamais plus difficile envers eux qu’envers tout autre groupe d’artistes ; elle n’a point manqué, en général, au jugement de ceux qui furent, quelque vingt ans après eux, la jeunesse littéraire, et qui ne partagèrent pas leur avis, sur une foule de détails et bien des points du fond. L’impétuosité même des attaques des Parnassiens contre leurs émules, contre leurs successeurs, et l’obstination (chez presque tous) du dénigrement et du refus à essayer de comprendre n’oblitérèrent pas la vision de ceux qui avaient à les étudier, car il faut admettre chez les aînés ces robustes attachements à d’anciens principes, aimés durant toute une vie, et c’était le droit des Parnassiens de se serrer, lianes strictes autour de l’arbre Hugo. Hugo n’y pouvait trouver à reprendre ; aucun grand vieillard ne saurait se refuser à la déification ; puis Hugo n’a pas eu les éléments nécessaires pour prévoir