Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/361

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mallarmé que « son extravagance un peu voulue est traversée de brillants éclairs », de M. François Coppée que son Reliquaire est un charmant volume qui promet et qui tient.

M. Coppée est celui qui reçoit le plus beau compliment ; il avait déjà ses deux gammes très diverses, dont l’une vient de Gautier et l’autre un peu de Musset et davantage de Murger. La première lui dictait à ce moment, dans le Jongleur, ce poème qui donna à M. Catulle Mendès l’impression que M. Coppée dominait désormais son inspiration, des vers comme ceux-ci, très Émaux et Camées.

Si la gitane de Cordoue,
Qui sait se mettre sans miroir
Des accroche-cœur sur la joue
Et du gros fard sous son œil noir,

Trompant un hercule de foire,
Stupide et fort comme un cheval,
M’accorde un soir d’été la gloire
D’avoir un géant pour rival…

et, la seconde, des strophes comme celle-ci, contenant en germe le Parnasse non héroïque, ni farce, mitoyen, dirons-nous :

Et c’est la fin ; mon cœur, quitte des anciens vœux,
Ne saura plus le charme infini des aveux
Et le bonheur qui vous inonde,
Parce qu’un soir de mai, dans le bois de Meudon,
Sur votre épaule, avec un geste d’abandon,
Elle a posé sa tête blonde.