Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/392

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questions y sont plus libres et d’une adaptation plus complète, qui s’explique par leur jeunesse plus récente et par une contemporanéité plus exacte de leurs années d’apprentissage et de formation intellectuelle, avec le mouvement socialiste, tel qu’il se présente, théorisé et urgent, ayant choisi ses moyens, en voie d’exécution de plusieurs parties du programme socialiste.

M. Louis Lumet compte parmi ce jeune groupe de romanciers. M. Lumet est un militant de l’art social et de l’art pour tous. Dans les coins différents du Paris populaire, il convie, moyennant le plus bas droit d’entrée, de quoi payer la location de la salle choisie et la lumière, les gens du quatrième Etat, désireux d’entendre des vers, des fragments de romans, et cette tentative d’éducation populaire, par l’œuvre d’art, donne de beaux résultats moraux. Dans des romans dont deux ont été accueillis par le succès, la Fièvre d’abord, et le Chaos, il explique la vie du jeune homme de l’heure présente dont l’ambition est de vivre pour un but élevé, de faire de l’art sous forme créatrice ou sous forme appliquée, d’être un promoteur d’idées, ou au moins un remueur d’idées, ou un producteur intelligent dans l’ordre artistique et industriel, et aussi de contribuer à répandre autour de lui la plus grande somme de bonheur et de lumière possible.

Louis Léclat, le héros de M. Lumet, naît dans une petite ville, d’une souche de vignerons qui ont pris naissance politiquement et intellectuellement lors de la Révolution, lors de la création des magistratures municipales, et de la création des juges de paix. La famille Léclat est républicaine et les proscriptions ne l’ont pas épargnée.