Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

impose, au hasard de mon métier de critique, les variations sur lesquelles je puis donner mon simple avis. Si M. Moréas est arrivé au classicisme pur, non sans le parer de beauté — si M. Paul Adam ne trouve pas l’étiquette assez large pour son effort multiple (ce qu’il n’a point dit, je pense) — si, parmi les autres du second ban, encore que je ne vois qu’un développement et non un changement chez M. Francis Vielé-Griffin, M. Henri de Régnier présente une formule combinée, entre autres éléments, de classicisme, de symbolisme et de romantisme, — si M. Mæterlinck n’appelle pas symbolistes ses beaux drames symboliques, ce qui est son droit, tout cela ne constitue pas des raisons pour que je modifie mon art ; je fais de mon mieux pour suivre un développement logique, et ne peux me froisser d’être considéré comme d’accord avec moi-même.

Il m’a paru nécessaire de reformer l’instrument lyrique. On m’a cru. La bibliothèque du vers libre est nombreuse, et de belles œuvres portent aux dos de leurs reliures des noms divers, illustres ou notoires. Depuis le symbolisme il existe, à côté du roman romanesque et du roman romantique, une manière de roman qui n’est pas le roman naturaliste, qu’on peut appeler le roman symboliste ; j’en ai donné qui valent ce qu’ils valent, mais ils ne sont pas ceux du voisin.

De même que j’ai toujours dit que je n’entendais pas fournir, en créant les vers libres, un canon fixe de nouvelles strophes, mais prouver que chacun pouvait trouver en lui sa rythmique propre, obéissante toujours, malgré qu’il en ait, sauf clowneries, aux lois du