Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/458

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La même cause est soutenue, à défaut de bonnes preuves, par des « analogies, des vraisemblances » (dont il a déjà été question tout à l'heure), qu'on donne pour des arguments, ainsi que « la crainte de rendre la raison impuissante, en l'énervant par une sublimation métaphysique si débilitante, qu'elle pourra difficilement tenir dans la lutte avec le vice[1]. C'est

  1. Ce que le platonicien a dit jusqu'ici est, en ce qui concerne le traité de son thème, de la pure métaphysique, et ne peut par con­séquent intéresser que les principes formels de la raison. Mats insen­siblement la métaphysique insinue Vhyperphysique, c'est-à-dire pas à beaucoup près des principes de la raison pratique, mais une théorie de la nature du sursensible (de Dieu, de l'esprit humain), et entend la filer « pas aussi finement. » L'exemple suivant fera voir combien tain* et nulle est une philosophie qui s'attache ici à la matière (à l'objet) des notions pures de la raison. La notion transcendait taie de Dieu, comme être de tons les êtres le plus réel, ne peut être omise en philosophie, si abstraite qu'elle soit; car elle appartient à l'entendement, et sert en même temps à épurer toutes les notions concrètes, qui peuvent entrer plus tard dans la théo­logie appliquée et dans la religion. Or, on se demande si l'on peut concevoir Dieu comme ensemble (complexus, aggregatum) de toutes les réalités, ou comme leur principe suprême5 Si je suppose la première de ces alternatUes, je devrai donner des exemples de cette matière dont j'ai compose l'Etre suprême, afin que la notion ne soit pas tout à fait videetsanssignitication. Je luiattiibuerai donc un entendement, ou même une volonté, etc., comme autant de réalités. Mais l'entende­ment que je connais est une faculté de penser, c'est-à-dire une faculté discursive de représentation , ou une faculté qui est possible par un caractère commun à plusieurs choses (de la différence desquelles je dois faire abstraction dans la pensée), par consequeut pas sans itmt-talion du sujet. Un entendement ne doit donc pas être regarde comme une faculté de penser. Et comme je n'ai pas la moindre notion d'un autre entendement, qui serait une sortede faculté intuitive, celle d'un entendement que je plaçais daus le Souverain Etre est entièrement vide de sens. — De même, quand je lui attribue une autre réalité, une volonté par laquelle il est cause de toutes choses hors de lui, je suis forcé de l'admettre telle que le contentement qu'il y trouve (ac-