Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/463

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et qu'il ne trouva pas, je veux dire d'un point fixe où la raison puisse appuyer son levier, de telle façon, il est vrai, qu'elle le pose, non sur le monde actuel ni sur le monde à venir, mais uniquement sur son idée inté­rieure de liberté, qui est donnée comme fondement assuré par l'inébranlable loi morale, pour de là mettre en mouvement, par ses principes, la volonté humaine, malgré même la résistance de la nature entière. Tel est donc le mystère qui ne peut être sensible qu'après un long développement des notions intellectuelles, qu'après l'examen soigneux des principes, c'esUà-dire le travail. — Il n'est pas donné empiriquement (proposé à résoudre à la raison), mais a priori (comme un aperçu réel dans les limites de la raison), et qui étend même la connaissance rationnelle jusqu'au sur­sensible , mais au point de vue pratique seulement ; non pas, sans doule, par un sentiment qui servirait de fondement à une connaissance (le sentiment mys­tique), mais par une connaissance claire qui agit sur le sentiment (le sentiment moral). — Le ton de celui qui s'estime posséder ce véritable mystère ne peut être élevé; car le savoir dogmatique ou historique seul donne cette enflure. Le savoir du dogmatique tempéré par la critique de sa propre faculté, le rend inévitablement mesuré dans ses prétentions (modeste); mais la fatuité de l'historien, la lecture de Platon et des classiques, qui ne servent qu'à former le goût, ne