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MMHT fOLlTIQUl. 167

rée de pouvoir faire, comme c'est le droit de cha­cun f ce f? leur sembla juste et bon, sans dépendra en cela de l'opinion d'autrui. Par conséquent, la pre­mière chose qu'on soit obligé d'admettre, si l'on ne veut pas renoncer à toute idée de droit, c est ce principe, a savoir qu'il faut sortir de l'état de nature, où chacun agit à sa tête, et s'unir à tous les autres (avec lesquels on ne peut éviter de se trouver en rapport) dans une soumission commune à une contrainte extérieure, lé­gale et publique, ou entrer dans un état dans lequel ce que chacun peut revendiquer comme sien soit léga­lement déterminé, et lui soit assuré par un pouvoir suffisant (qui n'est pas celui de l'individu, mais un pouvoir· extérieur), c'est-à-dire qu'il faut entrer avant tout dans l'état civil. Sans doute l'état de nature pourrait bien n'être pas précisément un état d'injustice (injustus), où les hom­mes ne reconnaîtraient dans leurs rapports réciproques d'autre principe que celui de la force, mais ce serait do moins un état privé de toute garantie légale * (status justiliavacuus), où, lorsque le droit serait controversé (jus controversum), il n'y aurait point de juge compé­tent pour rendre un arrêt ayant force de loi, en vertu duquel chacun pût contraindre autrui à se soumettre à l'état juridique. En effet, quoique, d'après les idées que chacun a du droit, on puisse acquérir quelque chose d'extérieur par occupation ou par contrat, cette acquisition n'est toujours que provisoire, tant qu'elle n'a pas encore pour elle la sanction d'une loi publique,

» Ein Zwiand der ReehtUMigkeit.