Page:Kant - Éléments métaphysiques de la doctrine du droit.djvu/370

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

168 DOGTUHB OU DROIT.

car elle n'est déterminée par aucune justice (distribu-tive) publique, et n'est garantie par aucune puiseance exerçant ce droit. Si Ton ne voulait reconnaître, même provisoirement, pour légitime aucune acquisition antérieure & rentrée dans l'état civil, cet état lui-même serait impossible. En effet, quant à la forme, les lois qui règlent le mien et le tien dans l'état naturel ne contiennent pas autre chose que ce que prescrivent celles de l'état civil, en tant que Ton conçoit celui-ci uniquement d'après des idées purement ration­nelles ; toute la différence est que ce dernier détermine les conditions qui assurent l'exécution des lois du premier (conformément à la justice distributive). — Si donc il n'y avait pas même provisoirement de mien et de tien extérieurs dans l'état de nature, il n'y aurait pas de devoirs de droit à cet égard, et par conséquent il ne pourrait y avoir de loi qui nous commandât de sortir de cet état § LXV. Un État (civiias) est la réunion d'un certain nombre d'hommes sous des lois juridiques. En tant que ces lois, comme lois à priori, sont nécessaires, c'est-à-dire dé­coulent naturellement des concepts du droit extérieur en général (ne sont pas réglementaires4), sa forme est celle d'un État en général, c'est-à-dire d'un État idéal ', tel que l'on conçoit qu'il doit être suivant les purs prin­cipes du droit, et c'est cette idée qui (intérieurement) sert de règle (norma) à toute association réelle voulant former un État. Tout État renferme en soi trois pouvoirs, c'est-à-dire que l'unité de la volonté générale s'y décompose

t Stùtutarisch. -*Staat in der Idée,