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ordre de personnes, elles-mêmes sujettes à la vérité, mais, relativement au peuple, naissant ses supé­rieurs1 (du moins naissant privilégiées). — La réponse à cette question sort ici, comme tout à G heure, de ce principe, savoir : « ce que le peuple (toute la masse des sujets) ne peut pas décréter pour lui-même et ses concitoyens, le souverain ne peut pas davantage le décréter pour le peuple.» Or une noblesse liérédttairt / est un rang qui passe avant le mérite, et ne lui laisse même aucune occasion d'espérer; c'est une chose imaginaire, sans aucune réalité. En effet, si G ancêtre avait quelque mérite, il n'a pu le transmettre par voie de naissance à ses descendants, mais il faut que ceux· ci en acquièrent par eux-mêmes, car la nature n'a pas lié les choses de telle sorte que le talent et la volonté, J au moyen desquels on peut rendre des services à l'État, fussent aussi héréditaires. Si donc aucun homme ne peut admettre qu'il abdiquera sa liberté, il est impos­sible que la volonté générale consente à établir aine une prérogative sans fondement, et par conséquent le souverain ne peut pas non plus la faire valoir. —— Que si cependant une telle anomalie s'est glissée à l'origine (au temps de la féodalité, laquelle éta* presque entièrement organisée en vue de la gaerre) dans le mécanisme d'un gouvernement, que des sujet* veuillent être plus que citoyens, c'est-à-dire desinleo-dants-nés de l'État (comme qui dirait des profeseeun* I nés), l'État no peut corriger cette faute, par lui 000- I mise, d'une supériorité établie contrairement au droit, I

1 Geborne B$fekl*h*b*r.