Page:Kant - Éléments métaphysiques de la doctrine du droit.djvu/433

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapport de chacun à tous les autres, qui fait que l’on s’offre à entrer en relation[1] réciproque et que l’on a le droit d’en faire l’essai, sans que l’étranger soit autorisé par là à vous traiter en ennemi. — Ce droit, en tant qu’il se rapporte à l’association possible de tous les peuples, en vue de certaines lois universelles présidant aux relations qui peuvent s’établir entre eux, peut être appelé le droit cosmopolitique (jus cosmopoliticum.)

Les mers semblent interdire aux peuples toute communauté ; et pourtant, grâce à la navigation, il n’y a rien dans la nature qui favorise davantage leur commerce, lequel peut être d’autant plus vivant qu’il y a plus de côtes voisines les unes des autres, comme celles de la Méditerranée. À la vérité, l’exploration de ces mers, et surtout les colonies qu’on y peut vouloir fonder pour les rattacher à la métropole, sont cause que le mal et la violence, qui se font sentir sur un point de notre globe, se font sentir aussi dans tous les autres. Mais cet abus possible n’ôte pas au citoyen de la terre le droit de tenter[2] d’entrer en commerce avec tous et d’explorer[3] à cet effet toutes les contrées de ta terre, quoiqu’il ne puisse avoir, sans un contrat particulier, celui de colonisation[4] sur le sol d’un autre peuple (jus incolalus).

On demande seulement, si, dans un pays nouvellement découvert, mais voisin d’un peuple qui a déjà pris place dans la même contrée, un autre peuple peut,

  1. Verkehr.
  2. Zu versuchen.
  3. Zu besuchen.
  4. Recht der Ansiedelung.