Page:Kant - Éléments métaphysiques de la doctrine du droit.djvu/465

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qui produirait une volonté suprême se détruisant elle-même. Vidée d'une constitution politique en général, qqi est en même temp* pour chaque peuple un ordre ab-eolti et |a raison pratique jugeant d'après les concepts ?? droit, est sainte et irrésistible; et, quand même l'organisation de l'État serait dëfeelueuee par elle-même, aucun pouvoir subalterne dans eet État ne peut opposer une résistance active au souverain qui en est le législateur ; mais les défauts qui s'y trouvent doivent * être insensiblement corrigés par des réformes qu'il acccomplit de lui-même, puisque, avec la maxime con­traire chez les sujets (celle de se conduire d'après leur autoritée privée), une bonne constitution elle-même ne devrait son succès qu'à l'aveugle hasard. — Le pré­cepte : < Obéissez à l'autorité qui a puissance sur vous, » ne veut pas qu'on recherche comment elle a obtenu cette puissance (pour la ffiifler au besoin) ; car G au­torité déjk existante, sous laquelle vous vivez, est déjà en possession de la législation, et si vous pouvez dis­cuter publiquement cette législation, vous ne pouvez vous ériger vous-mêmes en législateurs opposants. La soumission absolue de la volonté du peuple (qui est en soi sans lien et par conséquent sans loi) à une volonté souveraine (liant tous les individus par une loi unique) est un fait qui ne peut commencer que par l'occupation de la puissance suprême et fonde ainsi d'abord un droit public. — Permettre encore une ré­sistance contre cette puissance suprême (une résis­tance qui la limiterait) est une contradiction ; car alors cette puissance (à laquelle on pourrait résister) ne