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268 DES CARACTÈRES.

comme être raisonnable, doué de liberté. L'homme à principes, dont on est sûr, dont on n'a pas à s'inquiéter, au moins quant à la volonté, sinon quant à l'instinct, a du caractère. — On peut donc, dans la caractéristique et sans tautologie, distinguer dans ce qui appartient à l'appétit (qui est pratique), l'élément caractéristique en naturel ou disposition de nature, en tempérament ou manière de sentir, et en caractère proprement dit ou façon de penser. — Les deux premières dispositions indiquent ce qui se peut faire de l'homme; la troisième (morale), ce qu'il est disposé à faire de lui-même. i. DU NATUREL. Cet homme a un bon caractère (Gemueth) signifie qu'il n'est pas obstiné, mais conciliant. Il se mettra peut-être en colère, mais il sera facilement apaisé et ne gardera pas rancune (il est négativement bon). — Au contraire, pour pouvoir dire de lui qu' « il a un bon cœur, » quoique ce qui précède soit déjà nécessaire, il faut pouvoir dire plus encore. Le bon cœur est un attrait pour ce qui est pratiquement bon, quoique pas fait par principe. En sorte que le bon caractère et le bon cœur sont deux sortes de gens dont un hôte habile peut tirer parti à volonté.—Ainsi le naturel s'entend plus (subjectivement) du sentiment, du plaisir ou de la peine, suivant qu'un homme est affecté par un autre (et ce sentiment peut avoir alors quelque chose