Page:Kant - Anthropologie.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Du CARACTÈRE. 277

m.

DU CARACTÈRE COMME FAÇON DE PENSER. Pouvoir dire absolument d'un homme : « II a du caractère, » ce n'est pas seulement avoir dit beaucoup de lui, c'est encore avoir fait son éloge, car c'est en avoir affirmé une particularité rare, et avoir excité pour lui le respect et l'admiration. Si par caractère en général on entend ce à quoi on doit s'attendre pour quelqu'un, soit en bien, soit en mal, on a coutume alors d'ajouter qu'il a tel ou tel caractère, et l'expression indique alors Y espèce de caractère. — Mais avoir du caractère absolument, c'est posséder cette propriété de la'volonté par laquelle le sujet s'attache à des principes pratiques déterminés qu'il s'est invariablement posés par sa propre raison. Bien que ces principes parfois puissent être faux et vicieux, cependant la disposition de la volonté en général d'agir suivant des principes fixes (et non sauter tantôt ci, tantôt là comme les mouches), est quelque chose d'estimable et qui mérite d'autant plus l'admiration que c'est plus rare. Il ne s'agit pas là de ce que la nature fait de l'homme, mais de ce que l'homme fait de lui-même;

sar l'antre). C'est ainsi, par exemple, qu'en religion,*le colérique serait orthodoxe, le sanguin libre penseur, le mélancolique superstitieux, le flegmatique indifférent. Mais ce sont là des jugements hasardés, qui ne valent, pour la caractéristique, que ce qu'un esprit badin les fait valoir (valent quantum possunt).