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472 APPENDICES.

POST-SCRIPTUM.

Précautions que les imprimeurs et les éditeurs devraient prendre par rapport aux yeux. Dois-je donc prier l'auteur de l'art de prolonger la vie humaine, et particulièrement la vie littéraire, d'avoir en outre la •ienveillance de penser à ménager les yeux des lecteurs (et surtout des lectrices, dont le nombre est grand aujourd'hui, et qui doivent sentir plus fortement l'inconvénient des lunettes), auxquels on fait actuellement la chasse de tous côtés par une misérable afféterie des imprimeurs (car les lettres, comme peinture, n'ont absolument rien de beau en elles-mêmes) ; afin que, de même qu'à Maroc, où la couleur blanche de toutes les maisons occasionne la cécité à une grande partie des habitants, ce mal n'arrive pas parmi nous par une cause analogue, et que les imprimeurs soient plutôt soumis à des mesures de police sur cet objet. — La mode de ce jour veut qu'il en soit autrement, c'est-à-dire : 1° Que l'on imprime, non pas avec de l'encre noire mais avec de la grise, parce qu'elle marque plus doucement et plus agréablement sur du beau papier blanc. 2° Avec des lettres de Didot à pieds effilés, et non à petites têtes larges, qui répondraient mieux à leur nom de lettres, qui signifie, pour ainsi dire, bâtons de livres, pour s'appuyer. 3° D'imprimer avec des caractères latins (bons pour l'écriture cursive) un ouvrage dont le contenu est allemand, desquels Breitkopf disait avec raison que personne n'en pouvait, à cause des yeux, soutenir la lecture aussi longtemps qu'avec les caractères allemands. 4° Avec des caractères aussi fins qu'il le faut pour que les notes à ajouter (et qui seront encore en plus petits caractères) soient lisibles (1).

(I) V. note finale neuvième.