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POSSIBILITÉ DE LA PHYSIQUE PURE.


est donc bien le substratum de toutes les intuitions déterminables par rapport aux objets particuliers, et l’espace contient assurément la condition de la possibilité et de la diversité de ces derniers ; mais l’unité des objets n’est cependant déterminée que par l’entendement, et même suivant des conditions qui sont dans sa nature propre ; et ainsi l’entendement est l’origine de l’ordre universel de la nature, puisqu’il embrasse sous ses lois tous les phénomènes, et par là réalise a priori une expérience (quant à la forme), qui doit servir à soumettre à des lois nécessaires tout ce qui ne doit être connu que par expérience. En effet, il ne s’agit pas ici de la nature des choses en soi, qui est aussi indépendante des conditions de notre sensibilité que de celles de l’entendement, mais bien de la nature comme objet de l’expérience possible ; et alors l’entendement, en la rendant possible, fait en même temps que le monde sensible n’est point un objet de l’expérience ou une nature.


§ XXXIX.

appendice à la physique pure.
Du système des catégories.

Rien de plus désirable pour un philosophe que de pouvoir dériver a priori d’une source unique la diversité des notions ou des principes qui ne s’étaient d’abord offerts à lui, par l’usage qu’il en avait fait in concreto, qu’à l’état de désordre, et de pouvoir ainsi tout réunir en une seule connaissance. Auparavant il croyait seulement que ce qui lui restait après une certaine ab-