Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/211

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M. Eberhard a découvert, comme l’annonce son Magasin philosophique (t. I, p. 289), que « la philosophie de Leibniz contient aussi bien une critique de la raison, que la nouvelle, tout en introduisant un dogmatisme fondé sur une analyse exacte de la faculté de connaître ; d’où il suit qu’elle renferme tout ce que la dernière contient de vrai, et même davantage, par l’extension fondée du domaine de l’entendement. » Comment donc est-il arrivé que depuis très longtemps déjà on n’ait rien vu de semblable dans la philosophie du grand homme, et dans la philosophie de Wolf, sa fille ? C’est ce que M. Eberhard ne dit pas. Mais combien d’interprètes malhabiles voient maintenant avec clarté dans les anciens des découvertes réputées nouvelles, depuis qu’on leur a montré ce qu’ils doivent voir !

Passe encore pour la fausse prétention à la nouveauté, si seulement la critique plus ancienne n’aboutissait pas juste au contraire de la nouvelle ; car alors l’argumentum ad verecundiam (comme l’appelle Locke), dont se sert aussi prudemment (quel-