Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

A.

Preuve de la réalité objective de la notion de la raison suffisante, suivant M. Eberhard.

Remarquons bien, avant d’aller plus loin, que M. Eberhard entend mettre le principe de la raison suffisante au nombre des principes purement formels de la connaissance, et qu’ensuite cependant (p. 160) il se demande comme une question qui sera occasionnée par la Critique : « S’il a aussi une valeur transcendantale » (s’il y a en général un principe transcendantal). M. Eberhard ou ne doit avoir aucune notion de la différence d’un principe logique (formel) et d’un principe transcendantal (matériel) de la connaissance, ou, ce qui est plus vraisemblable, c’est une de ses habiles manœuvres pour mettre à la place de ce qui est la question quelque autre chose qui ne fait question pour personne.

Toute proposition doit avoir une raison, est le principe logique (formel) de la connaissance, qui n’est pas associé, mais subordonné au principe de contradiction[1]. Toute chose doit avoir sa raison, est

  1. La Critique a remarqué la différence entre les jugements problématiques et les assertoriques. Un jugement assertorique est une thèse, proposition (Satz). C’est à tort que les Logiciens définissent une proposition en disant que c’est un jugement exprimé par des mots ; car nous sommes également forcés de nous servir en pensant de mots dans des jugements que nous ne donnons pas pour des propositions. Dans la proposition conditionnelle : Si un corps est simple il est immuable, se trouve un rapport de deux jugements dont aucun n’est une proposition ; la conséquence de la dernière (du consequens), par rapport à la première