Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dessein de faire sur la notion de causalité, à savoir, d’étendre cette catégorie, et vraisemblablement avec elle toutes les autres, aux choses en général, sans en restreindre la valeur et l’usage pour la connaissance des choses aux objets de l’expérience, et il se sert vainement pour cette fin du principe suprême de contradiction. L’affirmation de la Critique subsiste, à savoir, qu’aucune catégorie ne renferme ou ne peut produire la moindre connaissance, si une intuition correspondante, et qui est toujours sensible pour nous autres hommes, ne peut être donnée, et que son usage, sous prétexte de connaissance spéculative des choses, ne peut jamais dépasser les limites de toute expérience possible.

B.

Preuve de la réalité objective de la notion du simple dans les objets d’expérience, d’après M. Eberhard.

M. Eberhard avait parlé d’une notion intellectuelle qui peut être également appliquée (celle de causalité) aux objets des sens, mais comme d’une notion qui, sans être restreinte aux objets des sens, peut s’appli­quer aux choses en général, et avait ainsi cru prou­ver la réalité objective d’une catégorie au moins, celle de causalité, indépendamment des conditions de l’in­tuition. Il fait maintenant un pas de plus (p. 169-173), et veut même assurer à une notion de ce qui, on en convient, ne peut absolument pas être un objet des sens, à savoir, la notion d’un être simple, la réalité ob-