Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/251

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notion que l’on n’a établie que dans un objet sensible, si cette notion doit indiquer un être qui ne peut en aucune façon tomber sous les sens (ni être une partie homogène d’un objet sensible). Il est en effet permis de douter si, après avoir enlevé au simple toutes les propriétés en vertu desquelles il peut être une partie de la matière, il reste en général quelque chose que ce soit qui puisse s’appeler une chose possible. L’auteur aurait donc prouvé par cette démonstration la réalité objective du simple, comme partie de la matière, par conséquent comme un objet qui n’appartient qu’à l’intuition sensible et à une expérience possible en soi, mais nullement la réalité de tout objet, même d’un objet sursensible en dehors d’une expérience possible en soi ; ce qui était cependant la question.

Dans tout ce qui suit (p. 263-306), et qui est destiné à confirmer ce qui précède, on ne trouve, comme il est facile de le prévoir, autre chose qu’une interprétation forcée des propositions de la Critique, mais par dessus tout un sens faux, donné aux propositions logiques qui ne concernent que la forme de la pensée (sans considérer un objet quelconque), de manière à les confondre avec des propositions transcendantales (comme l’entendement emploie les premières, tout à fait purement et sans avoir besoin d’une autre source que lui-même, pour la connaissance des choses a priori).. Par le premier de ces procédés, il commet entre autres abus celui de donner aux raisonnements de la Critique une forme syllogistique (p. 270). Il me fait raisonner ainsi : « Toutes les représentations qui