Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/254

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cendantale que le fait a lieu par la subsomption des intuitions sensibles (pures ou empiriques) aux catégories, notions de choses en général qui doivent être entièrement fondées dans l’entendement pur a priori. M. Eberhard fait entrevoir un système opposé, lorsqu’il dit (p. 276-279) : « Nous ne pouvons pas avoir de notions universelles que nous n’ayons tirées des choses que nous avons perçues par les sens, ou de celles dont nous avons conscience dans notre âme propre. » Puis, dans le même paragraphe, il indique avec précision comment se fait cette séparation de l’individuel. C’est le premier acte de l’entendement. L’autre consiste (p. 279) à composer avec cette matière sublimée, des notions. Grâce à l’abstraction, l’entendement est donc parvenu (des représentations des sens) aux catégories ; et maintenant il s’élève des catégories et des parties essentielles des choses à leurs attributs. Aussi, dit-on (p. 278), « L’entendement, aidé de la raison, obtient de nouvelles notions composées, comme il s’élève de lui-même par l’abstraction à des notions toujours plus générales et plus simples, jusqu’aux notions du possible et du fondé, etc. »

Cette ascension (si toutefois l’on peut appeler ascension ce qui n’est que l’acte de faire abstraction de quelque chose d’empirique dans l’usage expérimental de l’entendement, puisque alors l’intellectuel, que nous avons nous-mêmes auparavant déposé a priori, d’après la propriété naturelle de notre entendement, à savoir les catégories, persiste) est purement logique, et n’aboutit qu’à des règles plus générales, mais dont