Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/261

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principes universels, et la théorie qui admet cette intuition comme une appréhension purement empirique des choses en elles-mêmes, appréhension qui ne se distingue d’une intuition intellectuelle (comme intuition sensible) que par le défaut de clarté de la représentation. On ne peut en effet tirer du défaut de faculté, de l’impuissance, et des limites de la vertu représentative (expressions littérales dont se sert M. Eberhard lui-même) aucune extension de la connaissance, aucune détermination positive des objets. Le principe donné doit être lui-même quelque chose de positif, qui constitue le substratum de ces propositions, mais qui n’ait qu’une valeur purement subjective, et ne s’entend des objets qu’autant qu’ils ont un caractère phénoménal. Si nous passons à M. Eberhard ses parties simples des objets de l’intuition sensible, et si nous convenons qu’il fait comprendre comme il peut leur union, d’après son principe de la raison [suffisante], comment et par quel raisonnement veut-il donc tirer de ses notions de monades et de leur représentation par des forces, cette représentation de l’espace, à savoir, qu’il a trois dimensions comme espace plein, en même temps que de ses trois sortes de limites, dont deux même sont encore des espaces, la troisième, celle du point, est la limite de toutes les limites ? Ou comment entend-il raisonner par rapport aux objets du sens intime pour trouver la condition qui sert de base à ce sens, à savoir le temps, comme quantité, mais en partant uniquement d’une mesure et comme d’une grandeur fixe (comme est aussi l’espace) par ses éléments