Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/268

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aussi toute suite du passé, du présent et de l’avenir, doit tomber avec la loi entière de la continuité de l’état changé de l’âme, et il ne reste rien par quoi l’accident puisse avoir été donné, et qui puisse servir d’appui (Belage) à la notion de force. Si donc, en conséquence de la demande, il supprime la notion d’homme (qui contient déjà la notion d’un corps), ainsi que la notion de représentation dont l’existence est déterminable dans le temps, par conséquent tout ce qui contient des conditions de l’intuition soit externe soit interne (car il doit le faire s’il veut assurer la réalité de la notion de substance et celle de cause comme catégories pures, c’est-à-dire comme notions qui peuvent en tout cas servir aussi à la connaissance du sursensible), il ne lui reste alors de la notion de substance que celle d’un quelque chose dont l’existence doit être conçue comme celle d’un sujet, mais non comme celle d’un simple prédicat d’un autre ; il ne lui reste de la notion de cause que celle d’un rapport de quelque chose à quelque autre chose dans l’existence, d’après lequel, si je pose la première, la seconde est aussi déterminée et nécessairement posée. De ces notions des deux choses, il ne peut donc absolument tirer aucune connaissance de la chose ainsi déterminée ; il ne peut pas même savoir si une pareille détermination est seulement possible, c’est-à-dire s’il peut y avoir quelque chose où elle se rencontre. Il ne s’agit pas maintenant de savoir si par rapport aux principes pratiques a priori, quand la notion d’une chose (comme noumène) est mise en principe, les catégories de substance et de cause ne reçoi-