Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/277

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comme la condition sous laquelle seule ils peuvent être affirmés du sujet. Il compte bien qu’on ne remarquera pas que ce principe ne peut être ici qu’un principe logique, qui ne signifie qu’une chose, à savoir que le prédicat n’est déduit, il est vrai, que médiatement, — mais toujours néanmoins en vertu du principe de contradiction, — de la notion du sujet ; déduction qui, malgré l’affirmation d’un attribut, peut cependant être analytique, et par conséquent n’avoir pas le cachet d’une proposition synthétique. Il s’est bien gardé de dire qu’il faut un attribut synthétique pour que la proposition dont cet attribut sert de prédicat puisse être elle-même synthétique. Il devait cependant bien se rappeler que cette restriction est nécessaire, parce que autrement la tautologie serait évidente, et qu’il produisait ainsi une chose qui pourrait sembler neuve et importante à des yeux inexercés, mais qui n’est, dans le fait, qu’une fumée facile à reconnaître.

On voit donc aussi ce que signifie son principe de la raison suffisante, qu’il a présenté plus haut de façon à faire croire (surtout d’après l’exemple du jugement qu’il y donne) qu’il l’a entendu d’un principe réel, puisque principe et conséquence diffèrent réellement l’un de l’autre, et que la proposition qui les unit est de cette manière une proposition synthétique. Point du tout. Il s’est plutôt préoccupé dès ce moment-là de l’usage qu’il en devait faire plus tard, et l’a énoncé avec cette indétermination, afin de pouvoir lui donner, à l’occasion, le sens nécessaire, et de