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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


cessité physique, et par conséquent être libre par rapport à la même action. Même chose avec la notion d’un être nécessaire.

Quatrièmement. Cette antinomie de la raison pure, qui semble nécessairement aboutir au repos sceptique de la raison, pure, finit par conduire, au moyen de la Critique, au progrès dogmatique de cette raison, s’il est prouvé que ce noumène, comme chose en soi, est réellement susceptible d’être connu, et même quant à ses lois, du moins dans le sens pratique du mot, quoiqu’il soit sursensible.

La liberté de l’arbitre est ce sursensible qui est déterminant par des lois morales, non seulement comme réelles dans un sujet donné, mais aussi au point de vue pratique, par rapport à l’objet, qui ne serait absolument pas susceptible d’être connu spéculativement, connaissance qui est cependant le but propre de la métaphysique.

La possibilité de ces progrès de la raison par les idées dynamiques se fonde sur ce qu’en elles la composition de la liaison propre de l’effet à la cause, ou du contingent avec le nécessaire, ne peut pas être une liaison de l’homogène, comme dans la synthèse mathématique, mais que principe et conséquence, la condition et le conditionné peuvent être d’espèce différente, et qu’ainsi dans la progression du conditionné à la condition, du sensible au sursensible, comme à la condition suprême, un enjambement peut s’accomplir suivant des principes.