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SUR LA PHILOSOPHIE

Les introductions propédeutiques sont les introductions ordinaires ; elle préparent à une théorie qu’on doit exposer, en tirant d’autres théories ou des sciences déjà exposées, la connaissance préalable nécessaire à l’intelligence de l’exposition de la nouvelle théorie pour rendre la transition possible. Mais si l’on destine les introductions à distinguer soigneusement les principes propres (domestica :) d’une science nouvellement introduite, de ceux qui appartiennent à une autre (peregrinis), elles servent à la détermination des limites des sciences ; précaution qui ne saurait être trop recommandée, parce que sans elle point de fondamentalité, surtout en matière de philosophie.

Mais une introduction encyclopédique ne suppose point une théorie analogue et qui prépare à la théorie nouvelle ; elle suppose l’idée d’un système à la perfection duquel elle est nécessaire. Or, comme un tel système ne consiste pas à rassembler et à coordonner les divers matériaux que l’on a rencontrés, chemin faisant, dans l’investigation de la nature, mais qu’il n’est possible au contraire qu’autant que l’on est en mesure d’exposer pleinement les sources subjectives et objectives d’une certaine espèce de connaissances au moyen de la notion formelle d’un tout qui contient en soi et a priori le principe d’une division complète, alors on comprend facilement pourquoi les introductions encyclopédiques, si utiles qu’elles soient, sont si peu communes.

Comme la faculté dont le principe propre doit être ici recherché et expliqué (le jugement), est d’une es-