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POSSIBILITÉ DE LA PHYSIQUE PURE.

port à ces moments des jugements en général, c’est-à-dire comment des choses, en tant qu’objets de l’expérience, peuvent et doivent être subsumées à ces notions intellectuelles. Il est clair alors que je ne vois pas bien, non seulement la possibilité, mais aussi la nécessité de subsumer tous les phénomènes à ces notions, c’est-à-dire de les faire servir de principes pour la possibilité de l’expérience.


§ XXX.

Pour expérimenter la notion problématique de Hume (cette crux philosophorum suivant lui), la notion de cause, la forme d’un jugement conditionnel en général, c’est-à-dire une connaissance donnée comme principe, et une autre à employer comme conséquence, m’est d’abord donnée a priori par la logique. Mais il est possible qu’il se rencontre dans la perception une règle de l’entendement qui dise alors : qu’après un certain phénomène en vient constamment un autre (quoique pas réciproquement), et que c’est ici le cas de me servir du jugement hypothétique, et de dire, par exemple, que si un corps est éclairé assez longtemps par le soleil, il s’échauffe. Il n’y a sans doute pas encore ici une nécessité de la liaison, par conséquent pas notion de la cause. Mais si je continue et que je dise : si la proposition précédente, qui est une liaison purement subjective des perceptions, doit être une proposition expérimentale, il faut qu’elle soit regardée comme nécessaire et universellement valable. Or une pareille proposition serait celle-ci : le soleil