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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/204

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1570. voulut voir les malheureuses épouses de Founikof et de Viskovaty ; il se rend chez elles, rit de leurs larmes et fait torturer la première, lui demandant des trésors. Il voulait aussi faire donner la torture à sa fille, âgée de quinze ans, qui poussait des cris de désespoir, lorsque changeant de résolution, il la donna à son fils, le tzarévitch Jean. Elle fut, par la suite, enfermée avec sa mère et la femme de Viskovaty, dans un couvent où toutes les trois moururent de chagrin (63).

Les habitans de Moscou, témoins de cette horrible journée, n’avaient vu dans le nombre des victimes, ni le prince Viazemsky, ni Alexis Basmanof : le premier était expiré au milieu des tortures (64) ; quant à la fin du second, malgré les atrocités sans exemple dont nous venons de tracer le tableau, elle nous semble encore invraisemblable ; puisse cet épouvantable récit être une calomnie inspirée par la haine que l’on portait au tyran ! Les contemporains rapportent que Jean força le jeune Féodor Basmanof à tuer son père ! Il avait aussi fait assassiner, à cette même époque ou précédemment, le prince Basile Prazorovsky, par son frère Nicétas (65) ! Au moins ce fils dénaturé ne sauva point sa vie par le parricide : il fut supplicié avec les autres.