Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1570. à l’homme, occasionnèrent bientôt, sur plusieurs points, une maladie contagieuse et mortelle. Le tzar donna l’ordre d’intercepter les communications, et des patrouilles de cavalerie arrêtaient ceux qui arrivaient sans passe-ports ou par des chemins détournés. Il était même enjoint aux soldats de brûler ces voyageurs ainsi que leurs chevaux et bagages (74). Cette calamité dura jusqu’en 1572.

Mais ni le destin, ni le tyran n’étaient encore rassasiés de victime ! Nous ne terminerons pas ici, nous suspendrons seulement le tableau des malheurs de la Russie pour fixer nos regards étonnés sur Jean IV, qui paraissait y être indifférent, et pour le suivre dans les rapports de son activité politique.

Relations avec la Pologne. Au printemps de l’année 1570, les ambassadeurs de Sigismond arrivèrent à Moscou, à l’effet de conclure la paix et dans l’espoir de la procurer également, par leur médiation, au roi de Suède (75). Mais ceci n’entrait en aucune façon dans les vues de Jean. Reçus par ce prince en audience secrète, les envoyés lui dirent qu’à la mort de Sigismond, événement peu éloigné selon toute apparence, les grands de Pologne songeaient à offrir la couronne royale au tzar, comme à un prince de race slavonne, monarque