Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/216

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voris, 1570. élevés par lui à la dignité de membres du conseil, lui inspirèrent l’idée de former, au moyen des ci-devant domaines de l’Ordre Teutonique, un royaume particulier sous la dépendance immédiate de la Russie : ils lui donnaient l’assurance que, dans le cas où il prendrait ce parti, les Livoniens se déclareraient en sa faveur, chasseraient de leur pays les Suédois et les Polonais, et deviendraient, eux et leur roi, les plus fidèles sujets du tzar. Dès l’année 1565, Jean avait, si l’on en croit les rapports contemporains, proposé la couronne de Livonie, sous le titre de vassal, à Fürstemberg, son illustre prisonnier. Ce vieillard magnanime avait répondu à cette proposition qu’il aimait mieux terminer ses jours dans la captivité que de trahir sa conscience et les vœux sacrés de son Ordre (76). En 1569, Taube et Kruse, qui possédaient l’entière confiance du tzar, entrèrent en relations avec les habitans de Revel, qu’ils engageaient à reconnaître sa domination, leur promettant l’âge d’or, la liberté et la paix. Contemplez, disaient-ils, le sort de la Livonie ; depuis douze ans, elle offre une suite non interrompue d’épouvantables calamités, de carnage et de désolation. Il n’y a de garantie ni pour la vie, ni pour la fortune des citoyens. Nous servons le