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1570. pôts, sans être exposés aux fatigues du service militaire. Le tzar ne veut être que votre bienfaiteur. En même temps ils offraient, au nom de leur maître, le titre de roi de Livonie à Gothard, duc de Courlande. On n’ajouta aucune foi à deux hommes regardés comme d’odieux émissaires du tyran de la Moscovie. Revel ne voulut pas trahir la Suède et Gothard resta fidèle à Sigismond. Alors les agens du tzar s’adressèrent à Magnus, prince danois, souverain de l’île d’Œsel, et, séduit par eux, ce jeune homme crédule consentit à devenir l’instrument de la politique de Jean, à l’insu du roi de Danemarck, son frère (78).

Pour témoigner sa confiance dans les brillantes promesses qu’on lui avait faites, Magnus résolut de se rendre en personne auprès du tzar. Il apprit à Dorpat le sort de Novgorod (79) : frappé de terreur, il fut au moment de s’en retourner ; toutefois l’ambition l’emporta sur toute autre considération, et, continuant son voyage, il arriva à Moscou avec une extrême magnificence, suivi de deux cents chevaux et d’un grand nombre d’officiers ou de gens de service (80). Bienveillance du tzar pour Magnus. Il fut accueilli avec une bienveillance toute particulière ; on lui donna des fêtes, et bientôt l’entreprise projetée reçut son exécution. Le tzar