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1571. placé au couvent des religieuses de l’Ascension, à côté de ceux des deux premières épouses de Jean, est, pour la postérité, un objet d’attendrissement et de pénibles réflexions.

Consolé par la vengeance, Jean chercha de nouvelles distractions dans les affaires de l’État. Il craignait une seconde invasion du khan et voulut prendre des mesures propres à garantir la sécurité de Moscou. En conséquence, il décida que cette capitale n’aurait plus de faubourgs, et, transférant dans l’intérieur de la ville les marchands et les bourgeois, il défendit de construire des maisons de bois élevées, toujours dangereuses en cas d’incendie. Il passa la revue et fit la répartition de ses troupes ; ensuite il donna à Sahim-Boulat, tzar de Kassimof, l’ordre de marcher contre les Suédois, se dirigeant sur Orécheck avec l’avant-garde de l’armée russe. Voyage de Jean à Novgorod. Lui-même se disposa à partir pour Novgorod, laissant paraître de la répugnance à visiter ce théâtre de supplices barbares, affreux monument de sa fureur ; ces lieux où, au milieu d’un lugubre silence, les pierres semblaient élever la voix contre le destructeur des hommes ; cette cité de douleur, livrée au désespoir, à la misère, et dévastée encore par des maladies contagieuses. Les lieutenans du tzar à Novgorod donnèrent