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1572. choix des hommes par qui elles étaient traitées, le Castellan Trotzky, Eustache Volovitch et le secrétaire Harabourda lui paraissaient, plus que tous les autres grands de Pologne, habiles à procurer à leur patrie une paix solide avec la Russie : le Roi ne jugea à propos d’acquiescer aux désirs de Jean, car il lui répondit que ses ambassadeurs seraient des dignitaires aussi estimés que Volovitch et Harabourda. Cette lettre de Sigismond fut sa dernière au tzar. Il mourut le 18 juillet, laissant aux grands de son pays le conseil d’offrir la couronne des Jagellons au monarque moscovite. Ils s’empressèrent d’annoncer au tzar la mort de Sigismond, promettant d’entamer bientôt avec lui des négociations d’une haute importance. Une perspective nouvelle, favorable à l’ambition de Jean, s’ouvrait devant lui…… Néanmoins, à cette époque, le désir de conquérir de nouveaux États occupait moins sa pensée que les moyens de conserver les siens.

Devlet-Ghireï semblait, depuis quelque temps, livré à une complète inaction. Il se reposait, mais sans desseller ses chevaux. Peu satisfait d’avoir désolé la Moscovie, d’avoir abaissé l’orgueil de Jean, il conservait l’espoir de s’enrichir, une autre fois encore, de butin et de pri-