Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/303

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1573—1577. de troubles, de trahisons et de crimes : il se montra lâche et parjure ; toutefois il mourut en prononçant une parole à jamais consacrée par l’histoire, et digne du meilleur des princes.

Surpris de la fuite du roi, les grands se trouvèrent dans l’obligation de lui donner un successeur. Alors, plusieurs d’entre eux, l’archevêque de Gnesne, le Castellan de Minsk, etc., s’adressèrent de nouveau au tzar ; ils lui conseillaient 1o. d’envoyer à Varsovie quelques boyards de mérite porteurs de conditions semblables à celles sous lesquelles Henri avait été élu ; 2o. d’écrire au clergé, à la noblesse et à chacun des grands en particulier pour les prier de le choisir pour roi, ayant soin d’assurer dans ses dépêches qu’il n’était pas un hérétique, mais un chrétien baptisé au nom de la Sainte-Trinité ; 3o. de leur rappeler que les Polonais et les Russes, issus de même race Slavonne ou Sarmate, devaient, en qualité de frères, avoir le même père, le même souverain. Dans une lettre très-amicale, Jean les remercia de leurs bonnes intentions et promit d’envoyer ses boyards à la diète ; mais il ne répondit pas positivement à l’article des conditions, attendant d’un instant à l’autre les ambassadeurs de l’Empereur qui devaient arriver à Moscou.