Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/306

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1573—1577. d’Orient tombe sous vos lois, ô grand tzar ! Voilà les vœux que forment l’Empereur, notre Saint-Père le pape et le roi d’Espagne. » Jean écouta froidement ce discours, sans se laisser séduire par l’idée de régner sur les rives du Bosphore et de l’Hellespont. Il répondit que sa parole était inviolable ; que n’ayant point changé de projets relativement au royaume de Pologne, il le laissait à Ernest, arrangement au sujet duquel il écrivait de nouveau aux grands de la couronne. « Quant à la Lithuanie et à Kief, ajoutait-il, elles doivent-être, à jamais, réunies à la Russie. Il en est de même de la Livonie qui lui appartient et lui appartiendra toujours. Personne jusqu’alors n’avait songé à cette province, mais depuis nos conquêtes dans ce pays, l’Empereur, le Danemarck, la Suède et la Pologne ont imaginé de produire à ce sujet de prétendus droits. Pour conclure une alliance contre les infidèles, il faut que les ambassadeurs du roi d’Espagne, de celui de Danemarck, des princes d’Allemagne et des autres souverains, se rendent à Moscou. La Russie n’ignore pas le sort de Louis de Hongrie qui s’est mis en campagne, plein de confiance dans les promesses de l’Empereur, et qui, bientôt, totalement abandonné, a